Julien Martre

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Cueilleur, producteur et distillateur dans l’Aude et fondateur de la marque Boémia

Avant de devenir cueilleur, j’ai travaillé pendant 15 ans comme ouvrier viticole dans les vignobles. Puis je me suis lassé de ce milieu. J’ai réalisé que de nombreuses plantes sauvages médicinales poussaient autour de moi : le thym, le romarin, la lavande aspic. J’ai décidé de m’installer et me suis formé à la cueillette sauvage et à la distillation. Je ne pensais pas que cueillir était un métier. Dès le début cela m’a beaucoup plu : utiliser les ressources proches de chez soi, être dans la nature, se sentir libre. La cueillette est un travail difficile. Elle nécessite une force physique et mentale. Nombreuses sont les personnes qui sont attirées par ce métier, mais peu réalisent sa difficulté. Il faut être passionné, aimer la nature et la solitude pour passer plusieurs jours seul en cueillette. Il faut aussi être conscient de ce qu’on prélève, vigilant à l’équilibre des biotopes.

L’AFC, c’est un réseau qui réunit les cueilleurs ayant des valeurs communes de bonnes pratiques et de respect de la biodiversité. C’est aussi une possibilité d’échanger sur nos métiers solitaires.

J’aime beaucoup la lavande aspic, c ‘est une plante emblématique de chez moi. C’est la première que j’ai repéré et récolté. J’aime bien la cueillir, car c’est l’été, il fait chaud, et j’aime les espaces ouverts où elle pousse. Et puis, c ‘est une plante qui me ressemble, elle est de mon terroir. Elle parait rude mais elle est fraîche et enveloppante, authentique et fine.

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Propos recueillis par Clarisse Le Bas

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