Élodie et Marion
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Élodie et Marion
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Cueilleuses et transformatrices
Territoire de cueillette
Pays Basque (Nord et Sud, des 2 côté de la frontière), Béarn, Landes, Pyrénées (64,65), Aveyron, Lot, Lozère
Labels
AB
Gamme de plantes
2000 m2 cultivé (35/40% de la production) + cueillette (60/65% de la production)
Organisation
Accueil de stagiaires
Circuits de vente et débouchés
Vente directe (marchés, AMAP), magasins (épiceries et magasins bio)
Gamme de produits
Sachets de tisanes (environ 50kg par an) , transformations alimentaires, baumes, macérâts, alcoolatures, plants, sève de bouleau
Statut social
Régime agricole + Régime non agricole
Statut juridique
Entreprise individuelle
Activités complémentaires
Sorties botaniques, animations, enseignement
Marion
Ma grand-mère m’a transmis le goût de la compagnie des plantes et l’attachement à la terre. En 2013, de retour en Pyrénées après un séjour en Amérique du Sud, l’évidence s’est imposée : je serai cueilleuse. Petit à petit les choses se sont alignées et j’ai rencontré Elodie. Nous avons créé Kimuak, bourgeon en basque.
Etre cueilleuse c’est vivre l’intimité avec la nature et être endurante. Parce qu’il fait chaud, parce qu’il fait froid, parce qu’il faut marcher beaucoup, parce que ton ballot est lourd et que tu dois redescendre de la montagne, parce que la pluie te rattrape et alourdit encore ton pas. Par delà tout ça, c’est une chance inouïe d’être là, au rendez-vous. Oui, ce métier est une chance ; celle d’être au contact des éléments, comme fondue dans le paysage. Au fil du temps, le geste s’ajuste, le regard s’aiguise et on observe le monde différemment. Tout est relié. J’ai pleinement conscience de ce que je fais. C’est cette réflexion sur nos responsabilités qui me plait à l’AFC.
Ma cueillette préférée ? Celle du Millepertuis. J’aime tout de cette plante. Sa couleur jaune, les glandes translucides qui frangent ses pétales, ses usages et son huile grenat, le moment où elle fait la fleur, son lien au solstice d’été, sa présence au feu de la Saint Jean, ses accointances avec les sorcières.
Elodie
J’ai d’abord été bergère. Nous construisions le circuit des bêtes en fonction des plantes dont le troupeau avait besoin. C’est comme ça que je suis rentrée en relation avec elles. Puis la cueillette m’est apparue comme une continuité, une évidence. Depuis, j’ai tissé des liens très forts avec les plantes et les endroits où nous les retrouvons d’année en année. Une histoire commune se raconte et s’enrichit à chaque passage sur nos sites. Je ne pourrai pas être cueilleuse sans cette complicité secrète avec le lieu, sans cet amour et ce respect de la nature. C’est là où je me sens bien, où je me retrouve au plus près de moi-même. J’apprends à être à l’écoute de tout ce qui m’entoure. J’apprends, toujours, sur les plantes que je cueille, sur celles que je ne cueille pas, sur la faune, sur les états du temps qu’il fait. L’AFC nous permet de continuer à apprendre, à comparer et confronter nos pratiques.
Une plante en particulier ? Je choisis le framboisier. Pour le lieu qui m’est cher et si beau. C’est en pleine montagne, il y a les brebis, la cascade, le ruisseau.
Propos recueillis par Raphaëlle Garreta
nos autres portraits de cueilleurs
Rencontrez les cueilleuses et les cueilleurs qui font l’AFC : récits de vie, témoignages, un hommage à ces femmes et ces hommes qui ont choisi de faire de la cueillette leur métier !