Famille Primulacées

La Primevère

(Primula veris, Primula eliator.)

Cowslip, Mayflower

Le coucou fait partie des plantes que l'on dit "indigènes", c'est à dire qu'elle est originaire d'ici et du plus loin que l'on peut rechercher, elle a toujours été présente dans notre pays.

Pourquoi le nom d'Herbe de Saint-Pierre ? Une légende dit que Saint-Pierre, gardien des portes du paradis, a un jour laissé tomber son trousseau de clés en or qui tomba sur terre... À l'endroit même où le trousseau atterrit, poussa une plante surprenante avec une grappe de fleurs rayonnantes de couleur jaune d'or.

Les primevères annoncent la fin de l'hiver et l'arrivée du printemps et de ses beaux jours. Dans le langage des fleurs, la primevère symbolise un amour naissant, spontané et rempli d'une énergie juvénile.

Étymologie

Du latin, Primulus qui veut dire "tout premier" et veris,"printemps" parce que c'est une des premières espèces à fleurir au printemps.

Un peu de botanique

Les fleurs en ombelle, sont retombantes, toutes d'un même côté, au bout d'un long pédoncule. Les pétales sont jaunes, tâchés de orange à la gorge pour Primula veris. Les 5 étamines sont incluses, insérées vers le sommet du tube de la corolle. Le stigmate est en tête.

Les feuilles, disposées en rosette, sont ridées, ovales, allongées et rétrécies en pétiole.

C'est une plante sans tige, seulement une longue hampe florale.

Les fruits sont des capsules globuleuses, s'ouvrant au sommet en 5 valves et qui contiennent de nombreuses graines.

Comment différencier Primula veris de Primula eliator?
P. eliator, primevère des bois
P. veris, primevère officinale ©Claire Moucot

Fleurs

P. veris : jaune vif avec 5 taches orangées à la base.

P. eliator : jaune soufre, plus foncé à la base.

Corolle

P. veris : limbe concave, large de 8-12 mm, à gorge plissée.

P. eliator : limbe presque plan, large de 12-18 mm,à gorge non plissée.

Calice

P. veris : très renflé, blanchâtre à poils courts même aux angles, divisé jusqu'au quart en lobes ovales presque obtus.

P. eliator : non renflé, vert foncé sur les angles, brièvement pubescent, divisé jusqu'au tiers en lobes triangulaires et terminés par une pointe.

Feuilles

P. veris : ovales, brusquement contractées en pétiole, à poils courts et grisâtres en-dessous.

P. eliator : ovales-oblongues, atténuées ou brusquement rétrécies à la base, vertes sur les 2faces.

Milieu

P. veris : prés, pâturages, rochers herbeux, bois clairs dans presque toute la France

P. eliator : bois et prés ombragés, dans presque toute la France.

Odeur

P. veris : très odorante

P. eliator : inodore

Principe de précaution‍

Le suc contenu dans la plante peut être allergisant pour certaines personnes. Sur la peau, elle peut provoquer une éruption qui donne une impression pénible de brûlure accompagnée d'une très vive démangeaison, c'est la "dermatite primulaire"...

Étant donné que la Primevère contient des salicylates et des saponines, il est préférable de ne pas la consommer si on est allergique à l'aspirine et si l'on prend un traitement anticoagulant.

En cuisine

Les fleurs peuvent être consommées crues pour décorer une salade de betteraves, des carottes râpées ou du céleri rave. Mais attention, seulement les corolles, il faut bien enlever les calices qui sont amers.

Les jeunes feuilles peuvent être cuites comme du chou vert.

Les bonnes pratiques

La primevère est une plante qui est liée à l’activité humaine et à la pratique agricole. Elle est moyennement cueillie et la ressource n’est pas directement menacée. Les risques majeurs identifiés quant à la diminution de la ressource sont plutôt liés aux pratiques agricoles intensives actuelles, ainsi qu’à la fragmentation des paysages (autoroutes, canaux, villes, cultures, ...) et à la fermeture des milieux. Toutefois, l'AFC a édité un livret technique de bonnes pratiques de cueillette sur la primevère, que vous pouvez retrouver sur la plateforme des adhérents.

Et pour terminer, un petit poème :

    Qui est la première à percer l'hiver,
    À remettre en vie la terre engourdie ?

   Elle a réservé sa place,
    Posé son petit coussin,
    Elle attend, ferme et vivace,
   Au premier rang du jardin.

    Elle a ciselé ses pétales,
    Et les a teints de jaune pâle,
   Elle a disposé ses fleurs
    Côte à côte et cœur à cœur.

    Aucun gel ni vent du nord
    Ne l’empêcheront d’éclore
   Pour assister, dans sa parure,
    Au grand gala de la nature.

    Sitôt qu’elle fleurit le printemps frémit.
    Elle est la première,c’est la primevère.

 

    Louise Duty

Sources pour cet article :

Flore de Coste

La Santé à la Pharmacie du Bon Dieu - Maria Trében - Ed Ennsthalec

https://fr.wikipedia.org/wiki/Primev%C3%A8re_officinale

L'herbier à croquer - François Couplan - Ed Favre

Sauvages et comestibles - Marie-Claude Paume - Ed Edisud

Nos grands-mères savaient... - Jean Palaiseul - Ed Robert Laffont

@http://patybio.over-blog.com/article-le-langage-symbolique-des-primeveres-123090413.html