La cueillette des plantes sauvages est une activité primordiale. Sur les 4 millions d’années supposées de l’aventure humaine, on compte, en l’état actuel de nos connaissances, 3 988 000 années de cueillettes pour moins de 12 000 années d’agriculture. C’est la seule activité humaine qui n’ait jamais cessé d’être pratiquée, et ce jusqu’à notre époque. Mais a-t-elle encore une place et un avenir dans notre société moderne ?
Aujourd’hui en France, quelques centaines de personnes ont fait de la cueillette leur métier.
Ils sont cueilleurs de plantes fraîches pour l’homéopathie, de plantes à sécher pour l’herboristerie, travaillant au sein d’une coopérative, d’un syndicat ou bien comme indépendant, parfois cueilleurs-cultivateurs et transformateurs ; cueilleurs locaux inféodés à un terroir particulier ou cueilleurs « nomades » parcourant un vaste territoire.
Conscients des impacts de leur activité, de la dégradation généralisée de la biodiversité et des évolutions de la gouvernance des espaces naturels où ils opèrent, des cueilleuses et des cueilleurs ont décidé en 2011 de se réunir au sein de l’Association Française des professionnels de la Cueillette de plantes sauvages (AFC) pour construire la reconnaissance de leur profession et rendre compte de la diversité de leurs pratiques. A travers ce projet collectif, les membres de l’AFC souhaitent ainsi définir le socle d’une cueillette éthique et durable pour promouvoir des pratiques et techniques vertueuses et participer, en concertation avec les autres acteurs de la filière (industriels, gestionnaires de l’espace, pouvoirs publics, etc.) à une gestion participative et pérenne des ressources végétales spontanées dans notre pays.